mardi 16 décembre 2014

Journal de mon accouchement - Episode 2: le déclenchement du travail

Je ne réussis pas à fermer l'oeil. Mon mari a la chance de trouver le sommeil malgré ce lit d'appoint plus qu'incofortable. Je regarde et touche mon énorme ventre encore une fois. Bientôt, mon chéri, tu seras là. A cette pensée, je sens mon coeur battre plus fort et plus vite. Il est 1h du mat, je réussis à somnoler, me laisser emporter.

2h déjà, une sage-femme vient nous réveiller. Je bondis du lit, l'homme se frotte doucement les yeux. Je suis plus que prête: j'ai même changé de tenue. J'ai opté pour une robe en coton noir, large et longue jusqu'aux genoux. Cela me permet de rester coquette tout en étant confortable, à la fois pour moi et pour les examens médicaux. Je porte des tongs aussi, pratique et hygiénique. Pour ce grand moment, je me suis octroyée une bonne douche. Je pense que tout est prêt et je me lance, main dans la main avec mon homme, vers cette même salle de travail. On va le mettre au monde, notre fils!

Nous sommes seuls dans cette salle. On attend la sage-femme. Je suis nerveuse, je tourne en rond. Elle arrive, m'installe sur la table d'examen, me met sous monitoring. Encore un peu de tension Madame, 14. Puis, examen du col et introduction d'un comprimé de prostaglandine, cette hormone censée assouplir et raccourcir le col. Cela a aussi pour effet de commencer de petites contractions. Vers 3h du matin, je suis renvoyée dans ma chambre avec l'ordre impossible de "dormir un peu malgré la gêne des premières contractions". Merci mais je préfère observer ce corps qui semble réagir à ce changement hormonal. Je ressens enfin cet utérus si grand. Je n'ai pas mal. Je me sens juste un peu étrangère à ce processus qui reste, malgré tout, bien artificiel. Je savoure ces instants où je sens mon bébé encore bouger en moi.

8h du matin, je suis rappelée à l'ordre. On sent l'effervescence du matin. Les équipes changent. L'étudiante sage-femme de la nuit est partie. Dommage, elle était bien rigolote en tout cas. Retour en salle de travail. Nouvelle sage-femme, encore. Examen du col, à nouveau. Aucun changement. Rien. Nenni. Nada. On va peut-être encore vous remettre de la prostaglandine et attendre 6h mais on va demander l'avis du médecin avant. Mon cher gynéco apparait alors, dans une autre tenue, une blouse blanche cette fois-ci. Le pauvre a l'air crevé de sa nuit. C'est qu'il y a eu beaucoup d'accouchements ce soir. Et moi je reste sur le carreau. Bref, il m'examine, trouve qu'il y a là de l'amélioration et décide de lancer les opérations sérieuses: la perfusion d'ocytocine - l'hormone qui contractera mon utérus de plus en plus fortement et de plus en plus régulièrement pour pousser le bébé vers mon col et donc, vers la sortie. Je dois malheureusement revêtir la blouse de l'hôpital. Je suis à présent nue, dans cette tenue verte et blanche, attachée à ma perfusion et mon monitoring. Je suis seule face à moi-même, mes angoisses et mes contractions. Plus que jamais, j'ai besoin de toute mon énergie et celle de mon homme. Les premières contractions sérieuses arrivent.

Journal de mon accouchement - Episode 1: l'arrivée à la maternité

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